lundi 25 juillet 2016

Artiviste culturel



Les phénomènes culturels observés partout dans le monde provoquent de grandes mutations. Aujourd’hui plus que jamais, les yeux sont rivés sur l’Afrique en matière d’art et culture en tant que phénomène qui impressionne. Sans doute parce que l’activisme à ce niveau est de plus en plus grandissant, mais ses acteurs passent encore inaperçus.
Pour nous donner une idée de ce qu’est « l’activisme culturel » Louise Abomba a accepté de se soumettre aux questions de Artevents.


-         Qui est Louise Abomba ?

Originaire du centre, de son Mbam natal, Louise Abomba est jeune mère d’une jolie petite fille (Grace), qui aime les nouveaux challenges. Elle est passionnée de poésie, d’art plastique, de musique, de slam, de danse et de théâtre. Mais surtout c’est mon père Raphael Abomba poète par excellence, qui m’a appris à aimer l'art et la culture et à respecter le talent artistique.

-         Vous parlez de vous à la troisième personne, on dirait vous voulez prendre de la distance avec vous-même.

Non, juste comme ça, pour jouer le jeu et donner un effet à part, une note inhabituelle quoi !!!

-         Ok !
-         Pour vous qu’est-ce que l'activisme culturel ?

Ramener le public dans l'art, l’intéresser aux richesses qu’il ne soupçonne même pas ; commissarier les œuvres des jeunes artistes ; amener ces artistes à agir de façon créative face à des Problématiques qui nous entoure.
Mon travail vise avant tout à renforcer la capacité des artistes, d'agir de façon créative face aux enjeux sociaux qui touchent leur propre communauté. Mon travail est un mélange de l'art et d'activisme d'où l'appellation « artivisme ».

-         Vous qui côtoyez cet univers c'est plutôt un excellent néologisme pour les passionnés.
-         Parlez nous de votre expérience en tant que telle !
                                     
J’ai commencé avec un événement à Yaoundé que j'avais appelée le "mpessa show" chez Africréa sous la tutelle de Mal Njam.  J’y ai créé une plateforme où pendant 90 minutes, mode, musique, humour et danse ne faisait qu'un. J’ai réussi à réaliser 14 éditions mensuelles en 2008.
J’ai coaché les candidates de miss Cameroun en 2006, en 2007, en 2008. J’ai remportée avec l'une des candidates la prestigieuse couronne de miss Naiades à Cotonou en 2007.

J’ai participé au renforcement des capacités des jeunes artistes musiciens de la ville de douala en organisant à travers zik'mu la musique en mutations des masters class pour leur parler des métiers qui gravitent autour de la musique avec au grand finale, un plateau exclusivement live pour la fête de la musique. Amener des jeunes du playback au live était mon challenge pendant 3 ans sur ce projet (zik'mu). Leur parler de spectacle pour les éloigner des shows sans âmes.

Du côté de l'art plastique je fais partie de l'association doual'art. Le plus dur c'est de faire comprendre aux artistes le rôle de l'activiste que je suis. Ils ne comprennent pas bien le milieu qui demeure très informel. Je me bats depuis bientôt 10 ans à amener les artistes à comprendre que l'art est une industrie comme une autre et qu'ils doivent s'entourer de professionnels de tout bords pour une réussite complète. Sans être manager d'artiste je sers de pont entre promoteurs de spectacles et artistes.  Je suis l'actualité culturel minutes par minutes et je saurais vous parler des différents acteurs, de différentes disciplines parce que je les côtoie tous.

-         une riche expérience qui mérite d'être connue.
-         De votre point de vue, quel regard portez-vous sur la culture de notre pays ? est-elle porteuse d'espoir et va grandissante ou nous avons encore du chemin à parcourir ?

Nous sommes arrivées à un niveau d’excellence artistique indiscutable. Le problème c'est la promotion des artistes et de leurs actions de façons effectives. Oui notre culture est porteuse d'espoir et nous sommes en plein développement de notre économie créative et en plein dans l’écriture d'une réelle industrie créative. Il faut pour cela, arrimer talents et promotion, afin que tous les acteurs ce mettent ensemble et surtout ce mettent à niveau.

-         En parlant d'acteurs, quel est celui qui vous inspire le mieux et vous motive pour la suite de votre combat ?

La Princesse Marilyn Douala Manga Bell, Présidente de l’Espace doual’art ; Alioum moussa ; Mal Njam. Voilà ceux qui m'inspirent.

-         et pensez-vous que ces activistes ou acteurs de notre culture pèsent vraiment de tout leur poids pour la promotion de cette culture ?

OUI je crois que tout ce met en place, et que les choses bougent mais bon, de la où nous nous situons il est difficile de voir les avancées de nos actions. Le Cameroun est une destination touristique et culturelle de rêves et nous sommes dans la construction d'une réalité culturelle très complexe.

-         Intéressant !
-         S'il fallait décrire ces acteurs culturels qui vous inspire tant, que diriez-vous à leur sujet?

Marilyn : m'a donné l’opportunité de redorer mon blason en me faisant confiance pour plusieurs opérations sociaux-culturelles. Alioum Moussa : est celui qui très vite, à mis en avant mon amour de l'art comme une action permanente. Il m'a aidé à rencontrer celle que j'étais vraiment, avec des heures de conversations artistiques qui m'ont édifiés et m'ont encouragé dans mon activisme.
Mal Njam : est celui qui m'a transmis l'amour de la scénographie et l'efficacité de parler de mes idées de façons précises et concises. Il m'a données pendant 14 mois l'occasion de faire mon "mpessa show" et cela m'a donné un bon élan pour la suite de mes actions. Mais surtout mon père Raphael Abomba, qui m'a appris à aimer l'art et la culture et à respecter le talent artistique.

-         Aujourd'hui, Artevent vous offre sa plateforme pour vous exprimer sur un souhait, quel est votre souhait pour cette culture qui nous est si cher ?

Que tous ces merveilleux artistes que je côtoie au quotidien Soient connus à l'International, et surtout qu’ils aillent de l’avant dans leurs carrières. La culture est source de progrès et de créativité, ma contribution pour son développement, c’est de la soutenir afin qu’elle procure des valeurs intrinsèques à la société.
Donner une vision renouvelée de la place de l’art et de la culture dans la dynamique humaine et dans la croissance ; créer un pont fondamental entre la culture et l’économie. Car, l’imaginaire, la diversité, la transversalité, l’immatériel sont de nouvelles formes de croissance économique sous-exploitées au Cameroun.

-         merci à vous… bonne continuation dans votre combat « artiviste » !

Merci de soutenir la culture et l'activisme. Vive l'art et la culture !

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