Les phénomènes culturels observés partout dans le monde provoquent de
grandes mutations. Aujourd’hui plus que jamais, les yeux sont rivés sur
l’Afrique en matière d’art et culture en tant que phénomène qui impressionne. Sans
doute parce que l’activisme à ce niveau est de plus en plus grandissant, mais
ses acteurs passent encore inaperçus.
Pour nous donner une idée de ce qu’est « l’activisme culturel »
Louise Abomba a accepté de se soumettre aux questions de Artevents.
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Qui
est Louise Abomba ?
Originaire
du centre, de son Mbam natal, Louise Abomba est jeune mère d’une jolie petite
fille (Grace), qui aime les nouveaux challenges. Elle est passionnée de poésie,
d’art plastique, de musique, de slam, de danse et de théâtre. Mais surtout c’est
mon père Raphael Abomba poète par excellence, qui m’a appris à aimer l'art et
la culture et à respecter le talent artistique.
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Vous parlez de vous à
la troisième personne, on dirait vous voulez prendre de la distance avec
vous-même.
Non, juste comme ça, pour jouer le jeu
et donner un effet à part, une note inhabituelle quoi !!!
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Ok !
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Pour vous qu’est-ce que
l'activisme culturel ?
Ramener le
public dans l'art, l’intéresser aux richesses qu’il ne soupçonne même
pas ; commissarier les œuvres des jeunes artistes ; amener ces
artistes à agir de façon créative face à des Problématiques qui nous entoure.
Mon travail
vise avant tout à renforcer la capacité des artistes, d'agir de façon créative
face aux enjeux sociaux qui touchent leur propre communauté. Mon travail est un
mélange de l'art et d'activisme d'où l'appellation « artivisme ».
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Vous qui côtoyez cet
univers c'est plutôt un excellent néologisme pour les passionnés.
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Parlez
nous de votre expérience en tant que telle !
J’ai
commencé avec un événement à Yaoundé que j'avais appelée le "mpessa
show" chez Africréa sous la
tutelle de Mal Njam. J’y ai créé une
plateforme où pendant 90 minutes, mode, musique, humour et danse ne faisait
qu'un. J’ai réussi à réaliser 14 éditions mensuelles en 2008.
J’ai coaché
les candidates de miss Cameroun en 2006, en 2007, en 2008. J’ai remportée avec
l'une des candidates la prestigieuse couronne de miss Naiades à Cotonou en 2007.
J’ai participé
au renforcement des capacités des jeunes artistes musiciens de la ville de
douala en organisant à travers zik'mu la musique en mutations des masters class pour leur parler des métiers
qui gravitent autour de la musique avec au grand finale, un plateau exclusivement
live pour la fête de la musique. Amener des jeunes du playback au live était
mon challenge pendant 3 ans sur ce projet (zik'mu). Leur parler de spectacle
pour les éloigner des shows sans âmes.
Du côté de
l'art plastique je fais partie de l'association doual'art. Le plus dur c'est de faire comprendre aux artistes le
rôle de l'activiste que je suis. Ils ne comprennent pas bien le milieu qui
demeure très informel. Je me bats depuis bientôt 10 ans à amener les artistes à
comprendre que l'art est une industrie comme une autre et qu'ils doivent
s'entourer de professionnels de tout bords pour une réussite complète. Sans
être manager d'artiste je sers de pont entre promoteurs de spectacles et
artistes. Je suis l'actualité culturel
minutes par minutes et je saurais vous parler des différents acteurs, de
différentes disciplines parce que je les côtoie tous.
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une
riche expérience qui mérite d'être connue.
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De
votre point de vue, quel regard portez-vous sur la culture de notre pays ?
est-elle porteuse d'espoir et va grandissante ou nous avons encore du chemin à
parcourir ?
Nous sommes arrivées
à un niveau d’excellence artistique indiscutable. Le problème c'est la
promotion des artistes et de leurs actions de façons effectives. Oui notre
culture est porteuse d'espoir et nous sommes en plein développement de notre
économie créative et en plein dans l’écriture d'une réelle industrie créative. Il
faut pour cela, arrimer talents et promotion, afin que tous les acteurs ce
mettent ensemble et surtout ce mettent à niveau.
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En
parlant d'acteurs, quel est celui qui vous inspire le mieux et vous motive pour
la suite de votre combat ?
La Princesse
Marilyn Douala Manga Bell, Présidente de l’Espace doual’art ; Alioum moussa ; Mal Njam. Voilà ceux qui
m'inspirent.
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et
pensez-vous que ces activistes ou acteurs de notre culture pèsent vraiment de tout
leur poids pour la promotion de cette culture ?
OUI je crois
que tout ce met en place, et que les choses bougent mais bon, de la où nous nous
situons il est difficile de voir les avancées de nos actions. Le Cameroun est
une destination touristique et culturelle de rêves et nous sommes dans la
construction d'une réalité culturelle très complexe.
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Intéressant !
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S'il
fallait décrire ces acteurs culturels qui vous inspire tant, que diriez-vous à
leur sujet?
Marilyn : m'a donné
l’opportunité de redorer mon blason en me faisant confiance pour plusieurs
opérations sociaux-culturelles. Alioum Moussa : est celui qui très
vite, à mis en avant mon amour de l'art comme une action permanente. Il m'a
aidé à rencontrer celle que j'étais vraiment, avec des heures de conversations
artistiques qui m'ont édifiés et m'ont encouragé dans mon activisme.
Mal Njam : est celui qui m'a transmis l'amour de la scénographie et l'efficacité de
parler de mes idées de façons précises et concises. Il m'a données pendant 14
mois l'occasion de faire mon "mpessa
show" et cela m'a donné un bon élan pour la suite de mes actions. Mais
surtout mon père Raphael Abomba, qui m'a appris à aimer l'art et la culture et à
respecter le talent artistique.
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Aujourd'hui,
Artevent vous offre sa plateforme pour vous exprimer sur un souhait, quel est votre
souhait pour cette culture qui nous est si cher ?
Que tous ces merveilleux artistes
que je côtoie au quotidien Soient connus à l'International, et surtout qu’ils
aillent de l’avant dans leurs carrières. La culture est source
de progrès et de créativité, ma contribution pour son développement, c’est de
la soutenir afin qu’elle procure des valeurs intrinsèques à la société.
Donner une vision
renouvelée de la place de l’art et de la culture dans la dynamique humaine et
dans la croissance ; créer un pont fondamental entre la culture et
l’économie. Car, l’imaginaire, la diversité, la transversalité, l’immatériel
sont de nouvelles formes de croissance économique sous-exploitées au Cameroun.
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merci
à vous… bonne continuation dans votre combat « artiviste » !
Merci de
soutenir la culture et l'activisme. Vive l'art et la culture !
super c est elle même riens a dire
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